mercredi 2 mars 2016

À l'est d'Éden de John Steinbeck


Extraits

« Des livres entraient dans la maison, quelques-uns secrètement.  Samuel savait chevaucher un livre et garder un équilibre au milieu des idées, comme un homme qui descend un torrent tumultueux en canoë.  Mais Tom creusait entre les idées, faisait son tunnel comme une taupe et ressortait à la surface, le visage et les mains tachés de lecture.»

« Je sais qu’on utilise parfois le mensonge pour ne pas blesser, mais je ne crois pas que son effet soit bienfaisant. La douleur fulgurante de la vérité se dissipe, alors que la douleur lancinante du mensonge demeure. C’est un mal rongeant. »

« Nous sommes un peuple violent, Cal. Trouves-tu étrange que je me compte parmi vous ? Oui, nous descendons des inquiets, des fous, des criminels, des batailleurs et des fanfarons, mais nous avons aussi le sang des braves, des indépendants et des généreux. Le sang de ceux qui ont refusé de mourir dans le vieux monde sur une terre fatiguée. »

« La richesse semble venir aux pauvres sous une forme spirituelle, et, pour rétablir l’équilibre, les riches ne sont qu’une bande d’abrutis. Lee se demanda s’il n’allait pas un peu loin. »


Mon avis

J’avoue que je n’ai pas trop le courage de me lancer dans un compte-rendu détaillé de ce roman. D’abord parce que John Steinbeck est l’un des romanciers les plus lus dans le monde, ensuite parce que d’autres que moi (et bien plus talentueux) l’ont déjà fait et que ma contribution n’apporterait rien de plus. Mais ne rien dire sur cette grande fresque, aussi généreuse que captivante, sensible et attachante, serait tout aussi inconvenant de ma part. Je me permets donc de vous conseiller de lire ou de relire toute l’œuvre de John Steinbeck. De ne surtout pas s’arrêter à l’épaisseur de ce roman, tant il se lit avec une facilité déconcertante. De ne pas le contourner en se disant qu’on a déjà vu son adaptation au cinéma - À l'est d'Éden d'Elia Kazan – alors que le film ne reprend que la deuxième moitié du roman. Ne pas le lire, c’est donc vous condamner à ne pas connaître Samuel Hamilton, qui n’est présent que dans la première moitié du récit, et ne pas faire sa connaissance, c’est aussi quelque part se passer de l’un des plus beaux personnages que la littérature nous ait donnés. J’ai bien conscience que cette liste de conseils finit par prendre l’allure des dix commandements mais il fallait que ce soit dit. Alors voilà, maintenant la balle est dans votre camp et vous en faites ce que bon vous semble ;-)

John Steinbeck a reçu pour l’ensemble de son œuvre le prix Nobel de littérature en 1962.

À l'est d'Éden de John Steinbeck, traduction de l'anglais (États-Unis) par Jean-Claude Bonnardot, Éditions Le Livre de Poche,  mai 2015, 786 pages.


10 commentaires:

  1. j'ignorais que le bouquin était aussi épais; l'adaptation au cinéma n'a pas du être une partie de plaisir, mais je l'ai vu il y a tellement longtemps, que je serais bien incapable de faire un commentaire

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    1. J'ai reçu en cadeau un joli coffret avec quelques DVD d'Elia Kazan, un réalisateur que je trouve très intéressant. Et le film À l'est d'Éden en fait partie. Je l'ai donc revu il y a peut-être deux ans mais j'ai très envie de le revoir prochainement, pour mieux apprécier l'adaptation qui en a été faite à partir du roman, assez épais mais qui se lit très vite (si si) ;-)

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  2. Je l'ai en version polonaise dans ma bibliothèque. Je l'ai trouvé chez mes parents l'été dernier et j'ai eu la grande surprise de découvrir grâce à la dédicace que je l'avais reçu comme prix après mon bac, je ne m'en rappelais absolument pas, il faut dire que c'était il y a plus de 20 ans. Je ne l'ai pas encore lu mais c'est sûr je le lirai un jour.

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    1. Oh oui, il ne faut pas passer à côté de ce roman Edyta ! Je peux déjà te dire qu'il fera très certainement partie de mon top 10 de l'année. Je vais d'ailleurs lire ou relire d'autres de ses œuvres car je me rends compte à quel point John Steinbeck est un très grand auteurs.

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  3. Coucou :)
    Il fut un temps où Steinbeck était mon auteur préféré - j'ai lu plusieurs de ses livres à la suite les uns des autres. Je l'aime toujours autant, mais je ne suis pas sûr que je dirais encore qu'il est "mon auteur préféré".

    La dernière fois que la littérature américaine m'a vraiment touché, je crois bien que c'était plutôt avec Jack Kerouac. Mais je constate en parcourant ta chronique que je n'ai pas lu "À l'est d'Eden". Il faut que je refouille dans ma bibliothèque...

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    1. Coucou Martin,

      Tu connais bien mieux que moi cet auteur, car je pense n'avoir lu auparavant que Les souris et les hommes, il y a maintenant bien longtemps. Je me demande d'ailleurs bien pourquoi je n'ai rien lu de lui depuis tout ce temps ? Je ne vais plus en rester là en tout cas, et j'y reviendrai très certainement prochainement, enfin du moins dans les années qui viennent (vu le nombre de livres qui m'attendent encore) ;)

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  4. Curieusement, je sais que ce livre m'a profondément marqué lors de sa lecture (qui remonte, il faut dire, à une bonne vingtaine d'années) mais je n'ai gardé aucun souvenir de l'histoire. par contre, certains détails me sont restés en mémoire (notamment l'image des mains arthritiques de la mère des garçons...). Étrange, ce à quoi notre esprit peut s'attacher...

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    1. Pas si étrange que cela vu la symbolique très bien rendue de ses mains arthritiques, comme si toute sa noirceur devait forcément ressurgir d'une manière ou d'une autre. C'est vraiment une excellent idée de l'auteur, et cela marque profondément le lecteur.

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  5. Bien sûr il ya longtemps que je n'ai pas lu Steinbeck. Mais qu'est-ce que cet auteur a compté pour moi, A l'est d'Eden, Des souris et des hommes, En un combat douteux, Les raisins de la colère.

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    1. Je suis un peu à la traine concernant Steinbeck, mais il n'est jamais trop tard pour s'y mettre. Dans cette optique, je compte bien lire un autre de ses romans encore cette année, probablement Les raisins de la colère.

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