jeudi 31 mars 2016

Bilan du mois de mars 2016


Films


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A perfect day (2015) de Fernando León de Aranoa
Brooklyn (2015) de John Crowley, Paul Tsan
À perdre la raison (2012) de Joachim Lafosse
The Lost Moment (1947) de Martin Gabel


* * *
Préjudice (2015) de Antoine Cuypers
Une famille à louer (2015) de Jean-Pierre Améris
Wrong (2012) de Quentin Dupieux
Winter's Bone (2010) de Debra Granik
Ombres et brouillard (1991) de Woody Allen
Radio Days (1987) de Woody Allen
Opération jupons (Operation Petticoat, 1959) de Blake Edwards
Intrigues en Orient (Background to Danger, 1943) de Raoul Walsh


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Belgica (2016) de Felix Van Groeningen
Star Wars : Le Réveil de la Force (2015) de J.J. Abrams
L'Odeur de la mandarine (2014) de Gilles Legrand 


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Monuments Men (2014) de George Clooney


Série



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Peaky Blinders, Saison 2







 
 
 
 
Romans/Nouvelles



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Collines noires de Dan Simmons
Éloge de la vieillesse de Hermann Hesse
Mrs. Craddock de W. Somerset Maugham


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Sigmaringen de Pierre Assouline






mardi 29 mars 2016

Les Délices de Tokyo de Naomi Kawase


Synopsis :

Les dorayakis sont des pâtisseries traditionnelles japonaise qui se composent de deux pancakes fourrés de pâte de haricots rouges confits, « AN ». Tokue, une femme de 70 ans, va tenter de convaincre Sentaro, le vendeur de dorayakis, de l’embaucher. Tokue a le secret d’une pâte exquise et la petite échoppe devient un endroit incontournable...

Les Délices de Tokyo est un film plein de douceur, de poésie et de bonnes intentions. Qui nous parle tout à tour de la solitude, des non-dits, des liens souterrains qui relient les êtres, de la transmission, des préjugés et de la marginalité, notamment en abordant la place donnée par la société japonaise aux personnes atteintes de la lèpre. Il traite aussi de l’importance des petits bonheurs de la vie, du temps qui passe et de la beauté des saisons qui se succèdent indéfiniment, nous renvoyant à l’être humain qui lui n’est pas éternel mais se doit d’être à l’écoute de la nature qui suit son propre rythme. Si je n’avais qu'un seul reproche à formuler, ce serait justement ce côté bienveillant qui se laisse facilement apprivoiser. Aussi, je préfère le précédent film de la réalisatrice, Still the water, certes moins grand public et moins accessible, mais qui m’avait marquée plus profondément. Ceci dit,  une petite sucrerie de temps à autre ne peut vraiment pas nous faire de mal et c'est aussi sa simplicité, sa générosité et sa délicatesse qui en font tout son charme.


Titre original : AN
Réalisateur : Naomi Kawase
Acteurs : Kirin Kiki, Miki Mizuno, Masatoshi Nagase, Etsuko Ichihara
Origine : Japon
Année de production : 2015
Date de sortie en Belgique : 10/02/2016
Durée : 1h53

dimanche 27 mars 2016

Extrait du jour : Hermann Hesse

Partie du tableau La Vie et la Mort de Klimt (1916)

Des dizaines, des centaines de fois encore tu me captureras, tu me jetteras un sort et tu me retiendras prisonnier, monde de paroles et d’opinions, monde des hommes, monde de désirs intenses et d’angoisses fiévreuses. Mille fois encore, tu éveilleras en moi ravissement et peur avec tes lieder accompagnés au piano, avec tes journaux, tes télégrammes, tes faire-part de décès, tes déclarations de domicile et tout ton fatras infernal, toi monde de désirs et d’anxiété, opéra gracieux plein d’absurdités mélodieuses. Mais Dieu veuille que jamais plus ne disparaissent de mon esprit le sentiment de recueillement que m’inspire la précarité de toute chose, la passion des métamorphoses, l’acceptation de la mort, la volonté de renaître. Pâques reviendra toujours, éternellement le désir se muera en angoisse et l’angoisse en délivrance ; la mélodie de l’éphémère m’accompagnera joyeusement sur mon chemin, pleine d’acquiescement, pleine de consentement, pleine d’espoir.

Eloge de la vieillesse de Hermann Hesse

PJ Harvey - When Under Ether




When Under Ether

                 The ceiling is moving / Le plafond bouge
Moving in time /  Bouge en rythme
Like a conveyor belt / Comme un tapis roulant
Above my eyes / Devant mes yeux

When under ether / Quand sous éther
The mind comes alive / L'esprit s'anime
But conscious of nothing / Mais conscient de rien
But the will to survive / A part du désir de survivre

I lay on the bed / Je gis sur le lit
Waist down undressed / Nue à partir de la taille
Look up at the ceiling / Je regarde le plafond
Feeling happiness / Et ressent de la joie

Human kindness / Bonté humaine

The woman beside me / La femme à mes côtés
Is holding my hand / Me tient la main
I point at the ceiling / Je pointe le plafond
She smiles, so kind / Elle souris, si gentille

Something's inside me / Quelque chose à l'intérieur de moi
Unborn and unblessed / Pas né et non béni
Disappears in the ether / Disparait dans l'éther
This world to the next / De ce monde au suivant
Disappears in the ether / Disparait dans l'éther
One world to the next / D'un monde à l'autre

Human kindness / Bonté humaine

mardi 22 mars 2016

Tristesse


Hommage aux victimes du terrorisme et à leurs familles, à Bruxelles et partout ailleurs dans le monde. 

vendredi 18 mars 2016

Le peintre Henri de Braekeleer

Henri de Braekeleer (Anvers, 1840 - Anvers, 1888) est un peintre flamand qui fut fort influencé au début de sa carrière par la peinture hollandaise du XVIIe s.

1863 Homme lisant la bible

1870 La liseuse

1871 Le géographe

1873-76 L'homme à la fenêtre

1875

1876 Homme à la chaise

1878

1883 Intérieur de la Maison hydraulique à Anvers

1884

1885 Le repas

1886 Salle dans la Maison hydraulique à Anvers

1887 La partie de cartes

mercredi 16 mars 2016

Mrs Craddock de Somerset Maugham


Extraits

[p.31]
Ma chère, dit-elle, pourquoi me serais-je mariée ? Je disposais d'une rente de cinq cents livres par an.  Ah oui, je sais que ce n'est pas l'explication que vous désiriez entendre. J'en suis désolée mais, voyez-vous, je n'ai pas vécu un amour impossible.  La seule excuse qu'on reconnaisse à une vieille fille est d'avoir sacrifié trente années de sa vie à un amant enfoui sous les perce-neige ou marié à une autre.

[p.113]
Mrs Branderton était une dame qui cultivait la mode dans les profondeurs de sa campagne ; une petite créature gloussante, aux cheveux grisonnants, qui parlait pour ne rien dire d'une voix haut perchée et cassée et qui se commandait des chapeaux de jeune fille à Paris.  Elle était une dame, ce qui est on ne peut plus respectable ; elle en était fière (à la manière d'une dame), et avait pour habitude de dire que l'aristocratie était l'aristocratie, ce qui, si on y réfléchit bien, est une vérité profonde.
[...]
« Le fait est que l’aristocratie est l’aristocratie et que nous devons nous serrer les coudes en ces temps de charcutiers et de commerçants. »

[p.113]
- Les femmes sont semblables à des poules, confia-t-il à un ami.  Donnez-leur un bon enclos, bien grillagé à l'aide d'un treillis solide de sorte qu'il ne puisse rien leur arriver et quand elles  gloussent et caquettent n'y prêtez pas attention et attendez que l'orage passe.

[p.162]
- Moi ? répondit-elle.  Je mets un point d'honneur à me ranger à l'avis de la majorité ; c'est la seule manière de s'assurer une réputation de sagesse.


[p.175]
Elle haussa les épaules et murmura la maxime de La Rochefoucauld :
« Entre deux amants il y a toujours un qui aime et un qui se laisse aimer. »
Elle la compléta d'une autre pensée qui paraissait résumer à merveille la situation ; n'en connaissant pas l'auteur, elle n'hésita pas à se l'attribuer.
« Celui qui aime a toujours tort. »


Mon avis

Contrairement à ce qui est mentionné au tout début du roman, ce livre aurait pu s'intituler le naufrage de l'amour en lieu et place du triomphe de l'amour, tant Somerset Maugham s'ingénie à démontrer à quel point tout amour est un gigantesque malentendu qui ne peut que déboucher sur une impasse. Mais il le fait avec tellement de causticité et d'humour que je le lui pardonne bien volontiers, même si l'amertume et la mélancolie se font bien sentir derrière les apparences. Si j'avais essentiellement lu jusqu'ici les nombreuses nouvelles écrites par celui qui est considéré aujourd'hui comme un des maîtres en la matière, ce roman ne perd rien de son mordant habituel et se lit tout aussi facilement et agréablement que ses nouvelles. Cruel et délicieusement désenchanté.


Quatrième de couverture

La future Mrs. Craddock, Bertha Ley, jouit d'un vaste domaine, d'une belle rente et d'un nom illustre. Elle vit seule avec une tante dont l'esprit n'a rien à envier à Madame du Deffand. Bertha Ley se nourrit de Montaigne, de Marc Aurèle et de Madame de Sévigné; elle s'est mis en tête d'épouser un de ses métayers, Mr. Craddock, parce qu'il a des mains fortes et viriles, parce que ses botte font naître en elle un frisson de plaisir, par leur seule taille, qui suggère une fermeté de caractère et une autorité des plus rassurantes. Sommerset Maugham se révèle d'une rosserie réjouissante. Peu à peu il distille un acide cynique qui ronge les pages d'abord imprégnées de niaiserie sentimentale. Les belles bottes de Mr. Craddock broient une à une toutes les illusions de son épouse. Et Sommerset Maugham de laisser entendre que souvent, dans un roman d'amour, le livre de la vie pour l'un est écrit en italiques, pour l'autre, il est composé en grosses lettres capitales.


Mrs Craddock de Somerset Maugham, traduit de l'anglais par Paul Couturiau, Éditions Le livre de poche, mars 2011, 445 pages.

A découvrir sur ce blog :



mardi 15 mars 2016

Belgica de Félix Van Groeningen


Belgica raconte l’histoire de deux frères très différents l’un de l’autre mais qui s’unissent pour ouvrir un bar à Gand. Si ce dernier ne tarde pas à devenir en quelques semaines ‘the place to be’ où tout semble possible et dans lequel la fête ne s’arrête jamais, il se transforme rapidement en (mauvais) trip addictif...

Ceux qui ont découvert le réalisateur avec son film The Broken Circle Breakdown risquent d’être surpris dans la mesure où son dernier film est beaucoup moins sage que son prédécesseur : plus excessif, plus violent, plus glauque, Félix Van Groeningen semble s’être véritablement lâché en multipliant les excès. En partie autobiographique, puisque le bar-café-club le Belgica s’inspire volontiers du Charlatan (qui appartenait à son paternel avant que celui-ci le vende à deux frères), Félix a pris la liberté de mélanger la réalité à la fiction afin d’amener son film vers la tragédie familiale entre deux frères que tout oppose et la descente aux enfers de l'aîné.

Il faut reconnaître que ce film possède une énergie folle, à tel point que j'étais fort fatiguée à la fin de la séance. Il faut dire que le cocktail sexe, drogue et rock’n’roll, accompagné de la musique du groupe belge électro-rock Soulwax déménagent furieusement les neurones. Malgré une belle maîtrise de la mise en scène du réalisateur (qui a récemment reçu le Prix de la meilleure réalisation au Festival du Film de Sundance), je n’ai pas été totalement convaincue par ce film, le trouvant répétitif sur la longueur et parfois complaisant dans la violence et les excès en tous genres. Disons que son petit dernier n’est pas mon film préféré du réalisateur à ce jour, mais sa BO percutante, l'implication des acteurs et des musiciens, sans oublier l’ambiance survoltée du bar Belgica méritent amplement le déplacement.

Les avis de Pascale, très enthousiaste, et d'Alex, qui semble moins convaincu.




Réalisateur : Felix van Groeningen
Acteurs : Stef Aerts, Tom Vermeir, Charlotte Vandermeersch, Dominique Van Malder
Origine : Belgique
Public : À partir de 12 ans
Année de production : 2015
Date de sortie : 02/03/2016
Durée : 2h06


A lire également sur ce blog :

* Prix de la meilleure réalisation pour Felix van Groeningen au Festival du Film de Sundance

lundi 14 mars 2016

Le photographe Éric Antoine

Né en 1974, Éric Antoine est un photographe français. S'il s'est rendu célèbre pour son travail dans le milieu du skateboard, il se consacre depuis quelques années à la photographie ancienne en utilisant la technique du collodion humide sur verre. 


© Éric Antoine


© Éric Antoine

© Éric Antoine

© Éric Antoine

© Éric Antoine

© Éric Antoine

© Éric Antoine

© Éric Antoine

© Éric Antoine

© Éric Antoine

vendredi 11 mars 2016

Parasol de Valéry Rosier


Synopsis :

À Majorque, trois personnages dérivent au gré de leur solitude. Alfie, jeune anglais se cherche amis et amour de vacances. Péré, père célibataire, tente de gérer sa vie de père et son travail accaparant. Annie, septuagénaire, part retrouver un homme rencontré sur Internet.

Ce premier long-métrage du jeune réalisateur belge Valéry Rosier aborde la solitude à travers trois histoires qui évolueront en parallèle sans jamais se rencontrer, trois générations d’âge avec leurs propres errances et autres questionnements. Une unité de lieu et de temps : la Mecque du tourisme de masse - l’île de Majorque - hors période estivale. Ce qui frappe d’emblée est le cadrage et la composition de la mise en scène de Valéry Rosier : des plans frontaux, larges et fixes dans lesquels semblent parfois se perdre les acteurs, accentuant de ce fait cette impression d’isolement des personnages, l’emploi de couleurs contrastées qui se démarquent de l’arrière-plan et l’utilisation de la symétrie des éléments composant certains paysages. 

Je m’attendais à trouver un film doux-amer, mais il faut bien reconnaître que le côté désenchanté prend plus volontiers le dessus. Et si quelques séquences plus légères et un peu barrées viennent apporter une brise rafraichissante à l’ensemble, il serait mentir d’affirmer que l’on sort de la séance le cœur léger. Il n’en demeure pas moins que ce premier film donne l’impression d’être en présence d’un jeune réalisateur talentueux plus que prometteur. Et s'il fallait citer une influence, ce serait sans doute auprès du réalisateur autrichien Ulrich Seidl qu'il faudrait la chercher, mais sans le côté rugueux et dérangeant de ce dernier,  tant ici l'empathie et une certaine pudeur sont de mise. Ceci dit, Valéry Rosier ne se prive pas non plus d'égratigner notre société, notamment en abordant l'encadrement infantilisant de nos seniors.  Notons enfin que le casting est constitué exclusivement d'acteurs amateurs, introduisant d'emblée à la mise en scène de la fiction certains codes relevant plus du documentaire. Quoi qu'il en soit, Valéry Rosier a déjà un style bien à lui et il ne serait pas du tout étonnant que nous en reparlerons plus longuement dans les années à venir.




Réalisateur : Valéry Rosier
Acteurs : Alfie Thomson, Julienne Goeffers, Pere Yosko, Christian Carre
Origine: Belgique
Année de production : 2015
Date de sortie en Belgique : 17/02/2016
Durée: 1h15

mardi 8 mars 2016

Le peintre Paul César Helleu

Paul-César Helleu est un peintre et un graveur français (Vannes, 1859 - Paris, 1927) qui illustra brillamment la vie et le charme des Parisiennes de la Belle Époque, des femmes élégantes, aristocrates ou demi-mondaines qu'il côtoyait dans les salons.