vendredi 28 novembre 2014

L'homme qu'on aimait trop de André Téchiné


Synopsis :

Nice, 1976. Agnès Le Roux, fille de la propriétaire du Palais de la Méditerranée, tombe amoureuse d’un bel avocat de dix ans son aîné Maurice Agnelet. Il a d’autres liaisons, elle l’aime à la folie. Sur fond de guerre des casinos, il la met en relation avec Fratoni, le sulfureux concurrent de sa mère, qui lui offre 3 millions de francs pour prendre le contrôle du casino. Agnès accepte mais supporte mal sa trahison. Maurice s’éloigne...

André Téchiné revient sur l’affaire Leroux, un fait divers qui avait défrayé la chronique dans les années 70 et qui n’a toujours pas été élucidée à ce jour : qu’est devenue Agnès Le Roux ? A-t-elle été assassinée par son amant ? Par la mafia ? Ou s’est-elle suicidée ? N’espérez pas trouver une réponse à cette question, tant le mystère restera entier. Puis l’intérêt est ailleurs semble nous dire le réalisateur...

J’ai eu dans un premier temps un peu de mal avec l’interprétation d’Adèle Haenel, trouvant que quelque chose sonnait faux dans son jeu, avant de m’apercevoir que c’était plutôt Agnès Le Roux qui était totalement en dissonance (avec son entourage mais également intérieurement) et que l’actrice semblait surtout avoir très bien saisi toute la tension et la psychologie de son personnage : une femme sombre, solitaire et renfermée,  qui sous ses apparences de grande sportive était surtout en manque d’amour et d’attention, malgré un vif désir de liberté et d'indépendance financière envers sa mère, avec laquelle elle avait développé une relation extrêmement ambivalente. Bref, la candidate idéale pour un homme à femmes, qui prendra les traits de Maurice Agnelet (Guillaume Canet), l’ancien avocat de sa mère.  Un homme qui n'avait pas vraiment les moyens de ses ambitions  et qui utilisera ses armes favorites, la  séduction et la manipulation, pour ferrer cette riche héritière.

J’ai trouvé la première partie du film vraiment intéressante, dans la mise en place des personnages, leurs évolutions et la progression de leurs attentes les uns par rapport aux autres. L'ambiguïté et la toxicité des relations entre les protagonistes, entachées par l’argent et le pouvoir. La trahison, la culpabilité  et la confusion des sentiments sont également très présents. La deuxième partie baisse un peu de niveau, parce que tout est sans doute dit, et qu’il ne nous reste plus qu’à assister à la chute et la déchéance d’Agnès. La dernière partie, celle du procès, était quant à elle plus dispensable si ce n’est qu’elle dévoile l'extrême froideur et l'arrogance de Maurice Agnelet. La scène de conversation qu'il a avec son fils dans un bistro est significative, car c'est le moment crucial où le fils se rend compte à quel point il est un homme cynique et insensible. Mais cette dernière partie rend surtout hommage à la mère d'Agnès (jouée par Catherine Deneuve), une femme qui a laissé sa santé et sa fortune pour retrouver celui qu'elle pense être l'assassin de sa fille.

Un film, qui à défaut d’être passionnant de bout en bout, se révèle honnête dans sa démarche et intéressant dans le portrait de cette femme-enfant interprétée intelligemment par Adèle Haenel, les autres acteurs (Catherine Deneuve et Guillaume Canet) n’étant pas en reste, loin s’en faut.

L'avis de Dasola.


Réalisateur : André Téchiné
Acteurs : Catherine Deneuve, Guillaume Canet, Adèle Haenel, Judith Chemla
Origine : France
Genre: Drame
Année de production: 2013
Date de sortie en Belgique : 23/07/2014
Durée: 1h56

3 commentaires:

  1. Deneuve & Canet, 2 très bonnes raisons de passer à côté. Pas client de ce genre de cinéma pour ce qui me concerne.

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  2. un film "honnête" sans plus comme tu dis ; il 'apporte rien de créatif Deux vedettes bref, tout ça pour ça .Comme disait je ne sais plus qui (Godard Je crois?) "Dans les états d'urgence,on puise dans les stocks" et Didier DAENINCQ d'ajouter" après ce n'est qu'un travail de mise en place des personnages, d'écriture"

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  3. Dites donc, vous n'y allez pas de main morte, Ronnie et toi. J'ai quand même passé un bon moment, même s'il ne présente rien de bien créatif mais parfois des films qui ronronnent, cela ne me déplaît pas non plus. Disons que cela repose. Oups.

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