lundi 31 mars 2014

Les évaporés de Thomas B. Reverdy (roman)

Quatrième de couverture

Trois cartons et une valise, c'est tout ce que Kaze a emporté avec lui cette nuit-là. Et, également, les raisons de sa fuite. Comment peut-on si facilement disparaître ? Ici, au Japon, on en a légalement le droit. D' un disparu, on dit simplement qu'il s'est « évaporé ». Mais Yukiko, elle, ne veut pas renoncer à chercher son père, un père qu'elle a pourtant quitté depuis des années pour vivre à San Francisco. Elle demande à Richard B., son ancien amant, de partir avec elle à la recherche de Kaze. Par amour pour elle, ce détective privé et poète à ses heures mènera l'enquête dans un Japon « parallèle », celui du quartier des travailleurs pauvres de San ya à Tokyo, repaire pour des milliers d' évaporés, et des camps de réfugiés autour de Sendai. Peut-on se débarrasser de son passé ? Refaire sa vie ? Ces questions sont au coeur de ce roman qui, sous ses dehors de roman policier et d' histoire d amour, mène une véritable enquête existentielle. De façon poétique et sensible, Thomas B. Reverdy explore la part d' ombre en chacun de nous, cette tentation d' un « ailleurs si j'y suis » et met en scène toutes les variations possibles de notre désir de fuite.


Mon avis

Il s'agit de ma première lecture d'un roman de  Thomas B. Reverdy et je dois bien avouer que je suis totalement tombée sous le charme de la plume de l'auteur, autant des thématiques que de sa façon de les aborder. La question de l'identité, de la fuite et du déracinement à travers les soubresauts du Japon, allant de la catastrophe naturelle de Tohoku à la catastrophe nucléaire de Fukushima en passant par les camps de réfugiés et par la toute puissance des yakuzas. Des sujets sombres et tragiques mais portés par une plume aérienne, poétique et parfois onirique, donnant au texte un souffle délicat malgré la noirceur du propos.

Un regard subtil aussi sur la difficulté du retour, car s'il n'est jamais facile de fuir une situation, un pays, un amour impossible ou une réalité qu'on ne peut envisager, revenir est sans nul doute bien plus périlleux. Certains y réussiront, d'autres ne s'y résoudront jamais et quelques-uns échoueront. Ainsi va la vie.

Une très belle découverte et un auteur que je ne vais plus quitter.


2 commentaires:

  1. très belle analyse. j'ai été conquise, littéralement envoûté par l'écriture de Reverdy et la délicatesse de sa plume. on est tous tenté un jour de disparaître, de s’évaporer, et la façon d'aborder la fuite, la fugue, le deuil nous touche directement. il m'a vraiment donné envie de connaître davantage cette culture japonaise si mystérieuse...

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  2. Comme vous, j'ai été conquise et je vais sans nul doute revenir vers cet auteur sans trop tarder. Merci pour votre passage et votre commentaire et au plaisir de vous lire, ici, sur Babelio ou sur votre blog :-)

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