lundi 31 mars 2014

Les évaporés de Thomas B. Reverdy (roman)

Quatrième de couverture

Trois cartons et une valise, c'est tout ce que Kaze a emporté avec lui cette nuit-là. Et, également, les raisons de sa fuite. Comment peut-on si facilement disparaître ? Ici, au Japon, on en a légalement le droit. D' un disparu, on dit simplement qu'il s'est « évaporé ». Mais Yukiko, elle, ne veut pas renoncer à chercher son père, un père qu'elle a pourtant quitté depuis des années pour vivre à San Francisco. Elle demande à Richard B., son ancien amant, de partir avec elle à la recherche de Kaze. Par amour pour elle, ce détective privé et poète à ses heures mènera l'enquête dans un Japon « parallèle », celui du quartier des travailleurs pauvres de San ya à Tokyo, repaire pour des milliers d' évaporés, et des camps de réfugiés autour de Sendai. Peut-on se débarrasser de son passé ? Refaire sa vie ? Ces questions sont au coeur de ce roman qui, sous ses dehors de roman policier et d' histoire d amour, mène une véritable enquête existentielle. De façon poétique et sensible, Thomas B. Reverdy explore la part d' ombre en chacun de nous, cette tentation d' un « ailleurs si j'y suis » et met en scène toutes les variations possibles de notre désir de fuite.


Mon avis

Il s'agit de ma première lecture d'un roman de  Thomas B. Reverdy et je dois bien avouer que je suis totalement tombée sous le charme de la plume de l'auteur, autant des thématiques que de sa façon de les aborder. La question de l'identité, de la fuite et du déracinement à travers les soubresauts du Japon, allant de la catastrophe naturelle de Tohoku à la catastrophe nucléaire de Fukushima en passant par les camps de réfugiés et par la toute puissance des yakuzas. Des sujets sombres et tragiques mais portés par une plume aérienne, poétique et parfois onirique, donnant au texte un souffle délicat malgré la noirceur du propos.

Un regard subtil aussi sur la difficulté du retour, car s'il n'est jamais facile de fuir une situation, un pays, un amour impossible ou une réalité qu'on ne peut envisager, revenir est sans nul doute bien plus périlleux. Certains y réussiront, d'autres ne s'y résoudront jamais et quelques-uns échoueront. Ainsi va la vie.

Une très belle découverte et un auteur que je ne vais plus quitter.


dimanche 30 mars 2014

Jean Delville, Maître de l'idéal - la période réaliste

Jean Delville (1867-1953) est surtout reconnu comme peintre du mouvement idéaliste et symboliste. Mais il a commencé son parcours en s'engageant dans la voie du réalisme, en représentant l'errance, le monde paysan et la pauvreté. Cette représentation de la pauvreté s'inscrit dans une période marquée par une dépression économique dont le sommet sera atteint en 1886. Il ne s'attardera pas dans cette voie de l'art social, déjà emprunté avec virtuosité par Constantin Meunier. Jean Delville dira a ce propos : « un seul Constantin Meunier suffit à  la gloire de l'école belge. »


Crayon sur papier de Jean Delville
L'enfant malade de Jean Delville - 1886
Crayon sur papier
Tournai, Musée des Beaux-Arts

Huile sur toile de Jean Delville
La coulée d'acier de Jean Delville, esquisse - 1886
Huile sur toile, 45 * 54 cm
Collection privée

Huile sur toile de Jean Delville
L'affamé de Jean Delville - 1887
Huile sur toile, 80 * 100 cm
Collection privée

Crayon et fusain sur papier de Jean Delville
Tête de vieille femme de Jean Delville - 1888
Crayon et fusain sur papier
Tournai, Musée des Beaux-Arts

Fusain sur papier de Jean Delville
Le dernier sommeil de Jean Delville - 1888
Fusain sur papier
Collection privée

Fusain sur papier marouflé sur panneau de Jean Delville
La terre de Jean Delville - 1888
Fusain sur papier marouflé sur panneau
Collection privée

Crayon sur papier de Jean Delville
L'enterrement d'un enfant de Jean Delville - 1890
Crayon sur papier, 27 * 37 cm
Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique


Crayon sur papier de Jean Delville
La jeune morte de Jean Delville - 1893
Crayon sur papier
Collection privée




Du samedi 25 janvier au dimanche 4 mai (de 10:00 à 18:00)
Au Musée Félicien Rops, Rue Fumal, 12, Namur, Belgique

Source :

Catalogue de la rétropective 2014












Autres billets sur Jean Delville :

Jean Delville, Maître de l'idéal - présentation de l'exposition
Jean Delville, Maître de l'idéal - la période réaliste
Jean Delville, Maître de l'idéal - les autoportraits de l'artiste
Jean Delville, Maître de l'idéal - le cycle passionnel
Jean Delville, Maître de l'idéal - l'androgyne mystique
Jean Delville, Maître de l'idéal - suite
Jean Delville, Maître de l'idéal - le palais Justice et l'Art Monumental
Jean Delville, Maître de l'idéal - les collections privées


Jean Delville, Maître de l'idéal - présentation de l'exposition


Je profite de la première rétrospective posthume consacrée à l’artiste belge Jean Delville (1867-1953), considéré comme l’un des maîtres de l’idéalisme, pour vous présenter cet artiste en quelques billets, qui paraitront au fur et à mesure. Cette rétrospective a lieu au Musée Félicien Rops de Namur, du samedi 25 janvier au dimanche 4 mai 2014. Peu exposé à cause de la dispersion et de la monumentalité de ses créations, c’est l’occasion ou jamais de tenter d’explorer son œuvre, qui va du réalisme au symbolisme en passant par l’ésotérisme (Jean Delville est un adepte de la Kabbale), le mysticisme (il est un disciple de Joséphin Péladan, dont il fera le portrait) et la philosophie.

Présentation de l’exposition : 

« Jean Delville (1867-1953) est l’un des artistes les plus singuliers de la Belgique fin-de-siècle : un sens prodigieux du dessin, une plume bien trempée, une capacité à rassembler autour de lui les peintres de l'idéalisme dont il est le chef de file. Et pourtant, aucune exposition rétrospective n’avait été organisée autour de cette personnalité hors du commun… Se basant sur de nouvelles recherches, le musée Félicien Rops s’attèle à révéler les talents multiples de Jean Delville à travers une exposition et un catalogue.

Jean Delville s'est distingué en tant que dessinateur, peintre de la lumière, essayiste, poète et illustrateur. Père de six enfants, il a travaillé avec ardeur jusqu’à l’âge de 85 ans, traversant deux guerres, s’émouvant de la violence et de la beauté de l’âme humaine. Après une formation académique de 8 ans à Bruxelles, l’artiste s’engage dans la voie du réalisme en représentant l’errance, le monde paysan et la pauvreté. Son réseau parisien l’amène à côtoyer des penseurs comme Joséphin Péladan qui le conduit vers une vision de l’art empreinte de symboles. Après une première reconnaissance officielle grâce au Prix de Rome, il organise à Bruxelles les Salons d'art Idéaliste, lance une revue sur le même thème. Tout en continuant à publier des recueils de poèmes, Delville réalise des peintures monumentales comme celle ornant le Palais de Justice et des mosaïques sous les arcades du cinquantenaire. Il s’exile en Angleterre durant la première guerre mondiale, deux de ses fils s’étant engagés dans l’armée. De retour à Bruxelles, il continue sa lutte pour l’art.

Toute sa vie, Jean Delville va parfaire sa technique du dessin, son goût pour la couleur et son attirance pour les passions humaines qu’il traite avec brio (crayon noir, bleuine, fusain). Jouant avec la lumière, la force des corps masculins, la douceur des courbes féminines, l’artiste envisage son art comme une mission pédagogique envers le grand public. Il mourra en 1953, le jour de son anniversaire…

L’exposition présente plus 80 œuvres et documents en lien avec l’artiste (dessins, peintures, ouvrages, lettres) qui s’organisent en plusieurs sections : du réalisme à l’idéalisme, les peintures lumineuses, les illustrations littéraires, la femme glorieuse, la folie de la guerre. Ces œuvres sont ponctuées par les écrits de l’artiste. L’exposition conforte la vision d’un homme au tempérament bien trempé et convaincu par le message que l’art peut délivrer à tout en chacun. »

Du samedi 25 janvier au dimanche 4 mai (de 10:00 à 18:00)
Au Musée Félicien Rops, Rue Fumal, 12, Namur, Belgique

Le catalogue :













Autres billets sur Jean Delville :

Jean Delville, Maître de l'idéal - la période réaliste
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samedi 29 mars 2014

Los Olvidados de Luis Buñuel


Synopsis

Dans les bidonville de Mexico, la survie de quelques enfants et adolescents orphelins, délaissés ou mal aimés par leurs parents.  L'un d'eux, Jaibo, chef de bande prestigieux, à peine sorti de prison, tue un garçon de son âge qu'il soupçonne de l'avoir dénoncé.  Un enfant plus jeune, Pedro, mal aimé de sa mère, assiste au meurtre et n'arrivera pas, malgré tous ses efforts pour s'en sortir, à s'évader de l'emprise de Jaibo.

Avant de parler du film, situons un peu le contexte. Comme beaucoup d’artistes de son époque (Max Ernst, Dali), Luis Buñuel s’exile aux Etats-Unis au début de la seconde guerre mondiale. C’est une période très noire pour lui : sans argent, sans travail, déprimé, il est prêt à faire tout et n’importe quoi. Alors qu’il est sur le point de prendre la nationalité américaine, il se retrouve presque par hasard au Mexique,accompagnant une amie pour un séjour de trois jours. Il y croise le producteur Oscar Dancigers, qui lui propose de tourner pour lui des films populaires à petits budgets. Luis Buñuel n’hésitera pas une seconde et s’installera à Mexico avec femme et enfants. En 1949, il adoptera même la nationalité mexicaine. 

Malgré les contraintes budgétaires, il y tournera un de ses films les plus inspirés : Los Olvidados (les oubliés en français). Luis Buñuel se promènera pendant six mois dans les bidonvilles pour toucher au plus près les enfants pauvres de Mexico. Il en sortira un film sans appel, âpre, violent, d’un réalisme proche du documentaire. Ce qui ne l’empêchera pas de tourner quelques séquences oniriques du meilleur effet et d’introduire, au détour d’une scène ou l’autre, des éléments plus surréalistes, par petites touches. 

Victimes d’une société pauvre, sans éducation, sans amour, ces enfants abandonnés et livrés à eux-mêmes  ne peuvent que se transformer en bourreaux, exprimant sans entrave leur pulsion destructrice. Jaibo, le chef de bande, est sans doute le plus violent. Incarnation du mal mais aussi du désir à l’état pur. Pulsion de vie, pulsion de mort. 

Los Olvidados sera très contesté à sa sortie à Mexico, les critiques lui reprochant une vision trop sombre de leur pays. La critique internationale saluera plutôt le retour de Buñuel dans le giron des grands cinéastes. Ce film remportera le prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1951.

Un film sur les sacrifiés de la société, aussi poignant que cruel et désenchanté car sans espoir.  Je le recommande vivement.





Titre : Los Olvidados
Réalisateur : Luis Buñuel
Acteurs : Alfonso Mejia, Roberto Cobo, Estela Inda
Origine : Mexique
Genre : Drame
Année de production : 1950
Durée : 1h20

Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (6) : Peintures pour le Nouveau Monde

Sainte Casilde
1635
Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza

Sainte Engrâce de Francisco de Zurbarán
1635-45
Strasbourg, Musée des Beaux-Arts

Sainte Ursule Francisco de Zurbarán
1635
Gênes, Museo di Strada Nuovo

P. Bustos de Lara de Francisco de Zurbarán
1640-45
Madrid, collection Arango

La crise économique sévissant à Séville, le peintre cherche désormais à proposer une production à moindre prix et à l’iconographie moins exigeante. A cette fin, il entretiendra des relations soutenues avec le Nouveau Monde, les commandes portant en général sur des ensembles de natures diverses ou sur des lots de tableaux. Ces peintures, de qualités inégales et à finalité essentiellement décoratives, offre l’occasion à Francisco de Zurbarán d’être plus libre sur le plan artistique.


Source : Le catalogue de l'exposition








Remarque : toutes les peintures reprises dans ce billet sont exposées au BOZAR, dans le cadre de l'exposition  Zurbarán Maître de l'âge d'or espagnol. J'en parle plus en détails ici. A découvrir à Bruxelles du 29/01/14 au 25/05/1.

Autres billets de l'exposition de Francisco de Zurbarán :

Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (1) : Les premières grandes commandes
Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (2) : Visions et extase
Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (3) : Passion et compassion
Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (4) : Natures Mortes
Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (5) : La mystique au quotidien




vendredi 28 mars 2014

Les veuves du jeudi de Claudia Piñeiro (roman)

Quatrième de couverture

Au-delà des grillages et des barrières de sécurité se cache un écrin de verdure à la périphérie de Buenos Aires ; un havre de paix pour gentlemen, à l'abri du tumulte d'une capitale grouillante et tentaculaire. Ici, on est entre gens de bonne compagnie. Une poignée d'amis se réunissent chaque semaine, loin des regards, pour discuter entre hommes. Les épouses, exclues de ces soirées, s'appellent avec humour "les veuves du jeudi". Un veuvage somme toute agréable, jusqu'à ce funeste jour de la fin septembre 2001 où la plaisanterie s'avère prémonitoire : les hommes sont retrouvés électrocutés au fond d'une piscine. L'attitude du seul rescapé laisse à penser que ce pourrait ne pas être le tragique accident qu'il y paraît. Derrière les façades clinquantes on découvre les grands secrets et les petites misères de ces nantis. 


Ce roman aborde avec beaucoup d’acidité et de noirceurs les effets dévastateurs de néolibéralisme et les conséquences de la crise économique argentine dans les rapports sociaux et familiaux d’une petite minorité de nantis vivant dans un même « country ». Si j’ai apprécié ce regard sans complaisance de l’auteur sur ce phénomène de société (un country est un ghetto de luxe au territoire clôturé, protégé par des gardiens armés et réservé exclusivement aux riches argentins), j’ai eu plus de mal avec le traitement des personnages, utilisés essentiellement comme  instruments narratifs au service d’une cause, à savoir celle de démontrer la déliquescence d’une bourgeoisie affairiste en perdition. Au point où j’ai eu des réelles difficultés à distinguer les personnages du roman, l’alternance de la narration contribuant à la confusion.

A défaut de toucher véritablement, ce roman constitue une critique virulente d’une minorité bourgeoise vide et creuse, matérialiste et soucieuse des apparences, dénuée de scrupules tout en étant incapable de se remettre en question.


jeudi 27 mars 2014

The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson


Synopsis

Le film retrace les aventures de Gustave H, l’homme aux clés d’or d’un célèbre hôtel européen de l’entre-deux-guerres et du garçon d’étage Zéro Moustafa, son allié le plus fidèle. La recherche d’un tableau volé, oeuvre inestimable datant de la Renaissance et un conflit autour d’un important héritage familial forment la trame de cette histoire au coeur de la vieille Europe en pleine mutation.

Ce film est un régal : drôle et mélancolique à la fois, inventif, baroque, absurde et nostalgique. J’ai trouvé les personnages très proches de la bande dessinée, assez caricaturaux donc mais le réalisateur leur donne une réelle épaisseur et les acteurs une telle incarnation que tout passe, même les scènes les plus burlesques. 

On en prend plein les yeux, on ne s’ennuie pas une seconde et on déguste chaque instant. J'avoue être une grande fan du cinéma de Wes Anderson et j'ai totalement succombé, une fois de plus.



Titre :  The Grand Budapest Hotel
Réalisateur : Wes Anderson
Acteurs: Ralph Fiennes, Edward Norton, Saoirse Ronan, Tilda Swinton, Adrien Brody, Willem Dafoe, Jude Law, Léa Seydoux, Bill Murray, Jeff Goldblum, Jason Schwartzman
Origine: États-Unis
Genres: Comédie Drame
Année de production: 2014
Date de sortie: 05/03/2014
Durée: 1h40

Note : 5/5


Un été à Osage County de John Wells


Synopsis

En famille, on se soutient. En famille, on se déchire... Suite à la disparition de leur père, les trois filles Weston se retrouvent après plusieurs années de séparation, dans leur maison familiale. C'est là qu'elles sont à nouveau réunies avec la mère paranoïaque et lunatique qui les a élevées. A cette occasion, des secrets et des rancoeurs trop longtemps gardés vont brusquement refaire surface.

Une belle brochette d’acteurs ne fait pas forcément un bon film et celui-ci en est malheureusement la preuve. Que ce soit une adaptation d’une pièce théâtrale n’échappera sans doute à personne tant ce long métrage est noyé sous les dialogues se conjuguant trop souvent sur le même mode : cynique – cruel – violent - hystérique. Même Meryl Streep ne sauve pas son personnage, tant elle n’arrive pas à lui conférer une once d’humanité. Caricaturale, Meryl Streep ? Et bien oui, aussi incroyable que cela puisse paraître. Alors que Julia Roberts est d’une surprenante justesse. Un film qui fait du sur place, à tel point que la révélation dans la dernière partie, censée sans doute constituer le point d’orgue de l’histoire familiale, nous laisse totalement indifférent. Un générique de fin qui m’a semblé bien long à venir et une envie d'abréger ma vision comme pas permis.  Quel ennui ! 



Titre original: August: Osage County
Réalisateur: John Wells
Acteurs: Ewan McGregor, Meryl Streep, Benedict Cumberbatch, Juliette Lewis, Julia Roberts, Abigail Breslin Dermot, Mulroney, Sam Shepard
Origine: États-Unis
Genres: Comédie
Année de production: 2013
Date de sortie en Belgique : 26/03/2014
Durée: 1h59

Note : 2/5

mercredi 26 mars 2014

Great Mountain Fire - If a kid - Session Live (Musique)


Le groupe bruxellois Great Mountain Fire avec leur premier opus Canopy, datant de 2011. Ils ont sorti depuis en version acoustique de cet album.Ce n'est pas un clip mais une session live que je vous propose, If a kid étant ma chanson préférée de leur album. Version un peu différente ici.


Izis (photographe)

Izis, de son vrai nom Israëlis Bidermanas (1911- 1980), est un photographe français d'origine lituanienne et de confession juive . Il fut l'un des principaux représentants du courant de la photographie humaniste française.


@Izis

@Izis

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@Izis

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mardi 25 mars 2014

La vérité de Henri-Georges Clouzot


Synopsis

Dominique Marceau se retrouve devant la Cour d'Assises pour avoir abattu à coups de revolver son amant Gilbert Tellier. Les témoins, l'avocat de la famille Tellier et son propre avocat ont tous une vision personnelle du drame, tandis que Dominique tente de faire connaitre sa vérité. Jeune insouciante, se donnant à qui elle voulait, elle était tombée amoureuse de Gilbert, le fiancé de sa studieuse soeur Annie. Mais Gilbert, fou de jalousie, supportait de moins en moins la légèreté de Dominique...

Une mise en scène millimétrée, une direction d’acteur impeccable, des dialogues ciselés, une critique de la société bien pensante et un regard acerbe sur le fonctionnement de la justice. Une vérité bien difficile à cerner dans tous les cas, tant la réalité se teinte de toutes les nuances possibles. Un film très maîtrisé dans lequel rien n’est laissé au hasard, et qui à défaut de nous faire vibrer, retient notre attention tout le long. Et une réplique parfaite à la fin de Dominique (Brigitte Bardot), résumant parfaitement ce que fut ce couple passionnel. Un des meilleurs rôles de BB. 



Réalisateur : Henri-Georges Clouzot
Acteurs : Brigitte Bardot, Sami Frey, Paul Meurisse, Louis Seigner, Charles Vanel, Marie-José Nat
Durée : 2h4min
Pays de production : France Italie
Année de production : 1960 

Nebraska d'Alexander Payne


Synopsis

Un vieil homme, persuadé qu’il a gagné le gros lot à un improbable tirage au sort par correspondance, cherche à rejoindre le Nebraska pour y recevoir son gain. Sa famille, inquiète de ce qu’elle perçoit comme un début de sénilité, envisage de le placer en maison de retraite, mais un de ses deux fils se décide à l’emmener en voiture pour récupérer ce chèque auquel personne ne croit. En chemin, le père se blesse les obligeant à s’arrêter quelques jours dans sa petite ville natale du Nebraska. Épaulé par son fils, le vieil homme retrouve tout son passé. Tourné en noir et blanc à travers quatre États, le film mélange acteurs professionnels et amateurs et reflète l’humeur et le rythme nonchalants de l’Amérique profonde.

Alexander Payne est un véritable équilibriste : entre rire et mélancolie, ce film doux-amer conjugue l'art du portrait de famille de l'Amérique profonde du Midwest aux paysages isolés du Nebraska. Nostalgie, non-dits, silences évocateurs et touches humoristiques qui frôlent parfois le burlesque, Nebraska d'Alexander Payne arrive à nous toucher petit à petit, en prenant son temps. Du bon cinéma.



Réalisateur: Alexander Payne
Acteurs: Bob Odenkirk, Bruce Dern, Stacy Keach, Will Forte, Rance Howard, Missy Doty
 Origine: États-Unis
Genre: Drame
Année de production: 2013
Date de sortie: 19/02/2014
Durée: 1h50

lundi 24 mars 2014

Le tango de la Vieille Garde d'Arturo Pérez-Reverte (roman)

Quatrième de couverture

Roman d'aventure et d'amour, Le Tango de la vieille garde narre la liaison tumultueuse d'une riche femme du monde et d'un danseur professionnel mi gigolo mi gentleman cambrioleur. Le roman se situe dans les années vingt sur un transatlantique et dans les bas-fonds de Buenos Aires, au début des années trente sur la Riviera où a lieu une affaire d'espionnage liée à la guerre civile espagnole, et dans les années soixante à Sorrente lors d'un inquiétant tournoi d'échecs. En quarante ans, Max et Mercedes ne se rencontrent qu'à trois reprises, mais à la passion qui les consume s'opposent des intérêts liés à des forces obscures : des lettres du gendre et ministre des relations extérieures de Mussolini cachées dans le coffre-fort d'un banquier espagnol pourvoyeur de fonds du coup d'Etat de Franco et les carnets secrets du champion mondial d'échecs détenus par le KGB. Sexe, aventure et glamour sur fond de tango, le nouveau roman d'Arturo Pérez Reverte s'adresse à un large éventail de lecteurs et contient tous les ingrédients du succès.

Un beau roman d’aventures, comme on n’en fait plus j’ai envie de dire, mêlant habilement la passion torride, le tango, l’espionnage et les parties d’échecs de haut niveau. Mais avant tout une histoire mélancolique et nostalgique sur les occasions manquées, les mensonges et autres trahisons, le temps qui passe et la vie derrière soi. L’utilisation abusive de flashbacks, une construction trop parfaite, des personnages légèrement désincarnés et quelques petites lenteurs sont les seuls bémols de cette lecture qui fut très plaisante dans son ensemble. 

Un auteur que j’avais déjà découvert avec son livre « Cadix, ou la diagonale du fou », très différent de celui-ci. Arturo Pérez-Reverte a visiblement plusieurs cordes à son arc, tant et si bien qu’il me tarde de découvrir ses autres romans. Ce dernier né, romanesque en diable et au charme désuet, évoquant une époque révolue ne se conjuguant plus qu’au passé, est en tout cas une belle réussite. 

dimanche 23 mars 2014

Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (5) : La mystique au quotidien


L'Enfant Jésus à l'épine de Francisco de Zurbarán
1645-1650
 Séville, Museo de Bellas Artes

L'Enfant Jésus bénissant de Francisco de Zurbarán
1629-1630
Moscou, musée Pouchkine

La maison de Nasareth de Francisco de Zurbarán
1644-1645
Madrid, Fondo Cultural Villar Mir
La vierge enfant endormir de Francisco de Zurbarán
1655-1660
Jerez de la frontera

La littérature mystique espagnole qui s'est développée tout au long des 16e et 17e siècle exerce une influence profonde sur l'art en général. 

 Zurbarán peint une série d'épisodes de Jésus ou de Marie enfants dans des scènes intimistes au cours desquelles le personnage sacré contemple un événement à venir qui donnera un sens particulier à son existence : l'Enfant Jésus qui se pique le doigt en tressant une couronne d'épines, préfigurant la Passion du Christ, ou la vierge enfant méditant l’Écriture, représenté par un livre qu'elle tient fermé sur ses genoux. Le peintre sacralise ainsi le quotidien. Ces peintures étaient destinées aussi bien aux couvents qu'aux résidences de la noblesse. 

Zurbarán puisera souvent son inspiration dans des gravures flamandes ou allemandes.


Source : Le catalogue de l'exposition








Remarque : toutes les peintures reprises dans ce billet sont exposées au BOZAR, dans le cadre de l'exposition  Zurbarán Maître de l'âge d'or espagnol. J'en parle plus en détails ici. A découvrir à Bruxelles du 29/01/14 au 25/05/1.


Autres billets de l'exposition de Francisco de Zurbarán :

Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (1) : Les premières grandes commandes
Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (2) : Visions et extase
Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (3) : Passion et compassion
Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (4) : Natures Mortes
Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (6) : Peintures pour le Nouveau Monde



samedi 22 mars 2014

Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (4) : Natures Mortes

Nature Morte de Francisco de Zurbarán
1658-1664
Madrid, Museo National del Prado

Tasse d'eau et rose sur un plat d'argent de Francisco de Zurbarán
1630
Londres, The National Gallery

Nature Morte de Juan de Zurbarán
1643-1649
Moscou, collection Inna Bazhenova

Nature Morte de Juan de Zurbarán
1645
Barcelone, Museo National de Arte de  Cataluña


La peinture de nature morte s'est développée en Europe au 17e siècle. Zurbarán choisit les objets dans une visée poétique, en leur insufflant une dignité particulière. Disposés avec grande simplicité, éclairés latéralement par un rayon de lumière qui traverse la pénombre, ces objets sont choisis pour en tirer de subtiles nuances de couleurs, de textures et de formes. L'emplacement symétrique et l'ordre des objets produisent également une certaine quiétude. 

Remarquez la disposition des anses des objets les uns par rapport aux autres dans le tableau Nature morte avec tasse et poteries. Les objets donnent l'impression de se mouvoir dans une sorte une danse, à l'instar de corps humains dans une salle de bal. 

Certains éléments de ces natures mortes se retrouveront dans des compositions religieuses de plus grandes envergures. 

Formé dans l'atelier de son père, Juan de Zurbarán se distingue comme peintre spécialiste de nature morte. Une demande pour ce genre nouveau à Séville commence à fleurir de plus en plus. La simplicité qui prévaut chez son père fait place à une conception influencée par l'œuvre de peintres baroques plus tardifs. Son fils ne connaîtra malheureusement qu'une courte carrière, décédant à l'âge de 29 ans de la peste qui ravage la ville de Séville, réduisant sa population de moitié.

Source : Le catalogue de l'exposition








Remarque : toutes les peintures reprises dans ce billet sont exposées au BOZAR, dans le cadre de l'exposition  Zurbarán Maître de l'âge d'or espagnol. J'en parle plus en détails ici. A découvrir à Bruxelles du 29/01/14 au 25/05/1.

Autres billets de l'exposition de Francisco de Zurbarán :

Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (1) : Les premières grandes commandes
Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (2) : Visions et extase
Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (3) : Passion et compassion
Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (5) : La mystique au quotidien
Zurbarán, Maître de l'âge d'or espagnol (6) : Peintures pour le Nouveau Monde