jeudi 2 octobre 2008

La vie en sourdine de David Lodge

Quatrième de couverture

Desmond a des problèmes d'ouïe. Et d'ennui. Professeur de linguistique fraîchement retraité, il consacre son ordinaire à la lecture du Guardian, aux activités culturo-mondaines de son épouse, dont la boutique de décoration est devenue la coqueluche de la ville, et à son père de plus en plus isolé là-bas dans son petit pavillon londonien. Lors d'un vernissage, alors que Desmond ne comprend pas un traître mot de ce qu'on lui dit et répond au petit bonheur la chance, une étudiante venue d'outre-Atlantique lance sur lui ce qui ressemble très vite à une OPA. Pourquoi Desmond ne l'aiderait-il pas à rédiger sa thèse ? Le professeur hésite. Pendant ce temps son père, martial, continue à vouloir vivre à sa guise et son épouse à programmer d'étonnants loisirs... Comique, tragique, merveilleusement autobiographique, le nouveau roman de David Lodge s'inscrit dans le droit fil de Thérapie.

J’ai enfin lu mon premier roman de David Lodge, il était temps me diriez vous !
« La vie en sourdine » est son dernier roman, paru dans la foulée de la rentrée littéraire 2008. Pourquoi ai-je attendu tout ce temps pour découvrir cet auteur excellant dans la comédie de mœurs et la satire universitaire ? Aucune idée, quoi qu’il en soit, il n’est jamais trop tard pour commencer, d’autant plus que ce fut une très agréable lecture, prémisse des plus favorables pour poursuivre ma découverte de cet auteur.

J’ai été traversée par toute une gamme d’émotions au cours de ma lecture, allant des rires aux larmes, amusée des déboires et des situations grotesques amenées par les problèmes de surdité de Desmond, émue et bouleversée par le vieillissement et la dégradation physique de son vieux père de 90 ans, partie du roman hautement autobiographique, qui frappe par sa justesse et son sens aigu de l’observation.

Un très bon roman de cette rentrée littéraire, que je vous conseille si vous n’avez pas peur de passer du rire aux larmes car si nous prenons beaucoup de plaisir aux passages où l’humour caustique et incisif se font la part belle, nous y côtoyons également une certaine gravité allant parfois jusqu’au seuil de la tragédie lorsqu’il nous parle de la vieillesse, de la déchéance physique et mentale et de la fin de ses proches.

Extrait p.210

« Qu’est-ce qui peut expliquer ce fléau proliférant de Noël ? Quand j’étais enfant, le jour de Noël et Boxing Day étaient des jours de fête et ensuite la vie reprenait son cours normal, mais maintenant Noël se poursuit sans relâche jusqu’au premier de l’an, fête plus stupide encore, de sorte que tout le pays est en fait paralysé pendant au moins dix jours, abruti d’avoir bu trop d’alcool, dyspeptique pour avoir trop mangé, fauché pour avoir acheté de cadeaux inutiles, lassé et irritable d’être resté confiné à la maison avec des membres de la famille casse-pieds et des enfants pleurnichards, les yeux au carré à force de regarder de vieux films à la télévision. C’est à n’en pas douter le pire moment de l’année pour prendre de longues vacances forcées puisque le temps est plus que jamais sinistre et que les heures d’ensoleillement sont les plus courtes. »

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