mercredi 3 septembre 2008

Bad Monkeys de Matt Ruff

Quatrième de couverture

De nos jours dans un monde qui ressemble comme deux gouttes d’eau au nôtre et qui pourtant n’est pas tout à fait le même… Jane Charlotte est arrêtée en flagrant délit, pour un meurtre qu’elle vient de commettre. Au commissariat, elle raconte aux inspecteurs une histoire invraisemblable : elle ferait partie d’une organisation secrète dont la mission serait de se débarrasser des « Bad Monkeys », les êtres malfaisants qui ont échappé à la justice. Son aveu la conduit tout droit à la prison de Las Vegas, dans l’aile psychiatrique, où elle est interrogée par un médecin. Jane Charlotte entame alors le récit de sa vie : son adolescence chahutée, son recrutement par l’organisation, ses premières missions... Impossible de démêler dans ses propos le vrai du faux, le délire de la réalité... jusqu'à l'étonnant coup de théâtre final.


Mon avis

Né en 1965, « Bad Monkeys » est le quatrième roman de l’auteur Matt Ruff, son troisième traduit en français après « Un requin sous la lune » (Gallimard SF, 2004) et le thriller « La Proie des âmes » (Seuil, 2005), très apprécié des internautes en général.

Ses influences sont à rechercher du côté de Ray Bradbury, Stephen King et surtout Philip K. Dick dans sa construction d’une réalité truquée, d’un univers paranoïaque (on est tout le temps sous écoute et observés), des réalités alternatives et du pouvoir des drogues. Hommage également à Philip K. Dick en prénommant l’héroïne du même prénom que sa jeune sœur jumelle décédée dans sa petite enfance, la protagoniste principale nommée Jane Charlotte ayant elle-même un plus jeune frère du nom de Phil, c’est dire l’importance de la référence !

J’ai bien aimé ce roman aux multiples rebondissements et fausses pistes, nageant en eau trouble sans très bien savoir si j’étais dans un récit SF, un polar, un thriller ou une dimension parallèle. Délire paranoïaque provenant d’une schizophrène-mythomane ou réalité dans un monde où le bien et le mal ne sont pas toujours faciles à départager, contrairement aux apparences ? On ne peut s’empêcher d’avoir beaucoup de sympathies pour Jane Charlotte, personnalité pourtant peu recommandable mais à la répartie si jubilatoire que nous lui pardonnons vite ces petits travers (quel euphémisme, lisez le bouquin et vous comprendrez qu’elle est tout sauf un ange tombé du ciel).

J’ai trouvé la fin malheureusement moins inspirée mais qu’importe, je n’ai pas boudé mon plaisir de lectrice pour autant : récit en trompe l’œil, manipulations diverses, vérité qui ne cesse de se dérober, apparences trompeuses, écriture fluide, rythme alerte bref un bon moment de divertissement. Un roman qui a tout pour être adapté au cinéma (genre film d’action, pas film d’auteur hein, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dis). Sans pour autant être une réussite totale, ce roman est sans conteste écrit par un auteur à surveiller, sûr que le monsieur en question a du potentiel et de l’avenir devant lui dans le monde littéraire

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