mercredi 21 mai 2008

10.000 litres d’horreur pure - Modeste contribution à une sous-culture de Thomas Gunzig

Quatrième de couverture

Cinq étudiants vont passer un week-end dans un chalet perdu en forêt au bord d'un lac pour se détendre après leurs examens. A la nuit tombée, l'un des deux couples est dérangé pendant ses ébats par un bruit étrange. Ils aperçoivent par la fenêtre de la chambre une ombre en lisière du bois. Laissant leurs amis dormir, ils sortent pour tenter de débusquer le voyeur... Le cauchemar ne fait que commencer et entraînera la petite bande jusqu'aux tréfonds de l'horreur.


Mon avis


Avertissement : lecture exclusivement réservée aux fans du genre slasher.

Gunzig et moi avons un point commun et pas n’importe lequel : nous avons puisé sans vergogne dans le bas de laine de nos parents pour qu'ils nous achètent les premiers lecteurs VHS parus sur le marché. Avec le recul des années et la sagesse acquise au cours de celles-ci (hmhm), j’ai un peu honte de moi (c’était franchement cher payé à l’époque) mais quel plaisir aussi d’accéder à tous ces films transgressifs qu’on ne voyait jamais à la télé aux heures de grande écoute ! Je cite en vrac les Evil Dead, Toxic Avenger, Brain Dead, Hellraiser, La nuit des morts vivants, Vendredi 13, Freddy, Reanimator, Halloween, Le Blob et j’en passe ! Et oui, moi petite chose frêle et délicate, je vous le confesse sans honte : j’étais une grande fan des slashers des années 80 et hantais scrupuleusement les rayons « horreur et cie » des vidéothèques. Je serai donc éternellement reconnaissante à mes parents d’avoir eu la faiblesse de satisfaire mes caprices de jeune adolescente.

C’est donc avec beaucoup de nostalgie que je renoue avec mes premières amours cinématographiques en me plongeant dans le dernier roman de Thomas Gunzig, « 10 000 litres d’horreur pure » qui reprend tous les poncifs du slasher bien typé sous forme d’hommage au genre. Une bande d’adolescents caricaturaux, des monstres divers (on passe du fermier de Massacre à la tronçonneuse aux Blobs génétiquement modifiés), l'humour noir délicat parsemant ces pages fleuries, j’ai savouré les ¾ du roman en pouffant de-ci de-là sans culpabilité aucune. Le dernier quart est moins relevé mais qu’importe ! Ce livre offre avant tout une lecture délassante et un joyeux revival de mes jeunes années. Il faut croire que je ne suis pas devenue aussi sage que je le pensais ;-)


Extrait
Kathy savait ce qui allait se passer . On allait d’abord la chercher. La police ferait des battues, on sonderait le lac, il y aurait sa photo à la télévision où une voix off de femme décrirait ses vêtements, mais évidemment, ça ne donnerait rien. On interrogerait JC, Patrice, Marc, Ivana, ses parents, quelques connaissances, mais ça ne servirait à rien. Puis, la police finirait par démanteler la cellule de recherche et doucement, progressivement, comme un frigo qui dégivre, les recherches cesseraient. On parlerait un peu d’elle dans les auditoires de l’université, entre étudiants. Il y aurait ceux qui affirmeraient avoir « bien connu cette grande blonde bien roulée » et ceux qui voudraient des détails. Dans un an, elle sera oubliée. Même JC l’aurait oubliée et il se taperait une autre blonde bien roulée. Peut-être même que cette histoire ne ferait qu’augmenter encore « la puissance de son aura » sur les filles. Il serait celui qui « était avec cette fille qui a disparu ». 

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