dimanche 23 juillet 2017

Un jour avec, un jour sans de Hong Sang-soo

Un jour avec, un jour sans de Hong Sang-soo
Avec Jung Jae-young, Kim Min-Hee, Yeo-jeong Yoon
Corée du Sud.  Date de sortie : 2016


Le film présente une variation sur la rencontre entre le réalisateur Ham Cheonsoo, arrivé un jour plus tôt dans la ville de Suwon, où il a été invité à parler de son œuvre, et Yoon Heejeong, une artiste locale. Un film en deux parties, la deuxième partie rejouant la partition de la première mais avec de subtiles variations qui auront un impact certain sur la nature même de la relation qui se noue entre les deux protagonistes. C’est la première fois que je vois un film de Hong Sang-soo (edit : erreur, j'ai vu In another country) et, si j’en crois ceux qui le connaissent bien, il semblerait que ce soit un film assez représentatif de son œuvre. Je dois bien avouer que j’en suis ressortie à moitié convaincue, goûtant peu à cette répétition des situations, même si finement nuancées. Au lieu de m’attendrir, le côté dragueur et maladroit du personnage principal ont vite fait de m’agacer et le tempo assez lent m’a souvent rebuté. Un film de marivaudage conceptuel assez bavard dont je ne suis guère friande mais qui est arrivé, à mon plus grand étonnement, à me toucher sur la fin. A quoi reconnait-on les rencontres marquantes à celles qu’on aura tôt fait d’oublier ? A ces petits riens qui veulent dire beaucoup et qui font toute la différence.




6 commentaires:

  1. Bonjour Sentinelle,
    "Marivaudage conceptuel", voilà qui définit bien Hong Sang-soo. Je te confirme qu'Un jour avec, un jour sans est assez représentatif de son cinéma. Comme c'est un cinéma formellement modeste (à première vue), narrativement ludique, et souvent à moitié improvisé, je te confirme aussi qu'au début on est "à moitié convaincu". Même chose pour le personnage principal : les hommes chez Hong Sang-soo sont agaçants et n'ont souvent pas le beau rôle. Mais... :) si tu vois d'autres de ses films, il se pourrait qu'à force ce côté ludique, son jeu avec le spectateur, finissent par te séduire. C'est ce qui m'est arrivé après des débuts circonspects.

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    1. Bonjour Strum,

      On va dire que ce n'est pas vraiment le coup de foudre attendu mais il n'est pas dit que je ne revienne pas non plus vers ce réalisateur, un jour ou l'autre. Je comprends aussi très bien ce que tu veux dire, cela m'est arrivé plusieurs fois, avec des écrivains également. Et le fait que j'ai été touchée sur la fin plaide plutôt en sa faveur ;-)

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  2. Hello Sentinelle...et Strum ;-)

    Hum... je vois que je ne suis pas le premier à m'être trouvé circonspect lors d'une première rencontre avec Hong Sang-soo. J'ai vu également le suivant, "Yourself and yours", qui m'a fait à peu près le même effet. Je ne veux pas conclure définitivement à mon désintérêt pour cet auteur, mais ce "marivaudage conceptuel" (très bien trouvé, ce terme, Sentinelle !) ne m'accroche que modérément.

    Lorsque j'ai découvert "Un jour avec, un jour sans", avec mon association, j'ai trouvé la première partie un brin longuette et, quand j'ai vu que ça recommençait dans la seconde, je me suis d'abord dit que j'allais finir par m'ennuyer vraiment. Les variations ont toutefois su réveiller mon intérêt, comme devant les jeux des sept différences de notre enfance (à tous ?).

    Bref... ce film ne m'a pas emballé, mais ça ne veut pas dire que je ne le recommanderai à personne. Je n'ai pas eu l'impression que Hong Sang-soo se moquait de son public, simplement celle qu'il ne s'adressait pas forcément à tout le monde. Mais puisqu'il semble que ce soit son style, je respecte tout à fait cette façon de travailler. Et j'y ai vu d'assez jolies choses aussi.

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    1. Hello Martin,

      Nous partageons le même ressenti (y compris dans la crainte de revivre une seconde partie après une première qui m'avait déjà parue un brin - pour rester mesurée - longuette). Je n'ai pas non plus l'impression que Hong Sang-soo se moque de son public, juste qu'il joue sa partition sur un thème qui lui tient à coeur (avec beaucoup de lui je pense) mais qui ne fait pas forcément partie de mes thèmes musicaux préférés (pour rester dans la métaphore musicale). Comme tu le soulignes bien, je ne compte pas non plus tirer un trait définitif sur ce réalisateur, mais je ne vais pas pour autant me précipiter tout de suite sur un autre de ses films.

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  3. Bonjour Sentinelle,

    Un jour avec, un jour sans ne me semble pas la meilleure porte d’entrée à Hong Sang-soo, bien qu’il soit il est vrai assez représentatif de sa filmographie, basée sur la répétition, la succession et la comparaison des relations amoureuses. Je te déconseille par ailleurs son film le plus récent, Le Jour d’après, qui avec le recul me semble le moins bien réussi de ses films, avec son tout premier, Le Jour où le cochon est tombé dans le puits. Pour avoir pratiquement vu et revu tous ses films dernièrement (sauf Hill of freedom et les deux derniers qui ne sont pas encore sortis), je pense que les meilleurs films pour l’aborder sont, dans l’ordre, le court-métrage Lost in the moutains (2009), Hahaha (2010), Oki’s movie (2010) et Woman on the beach (2006).
    Je rejoins ce que Strum a dit sur les personnages masculins, qui n’ont bien souvent pas le beau rôle dans ses films, tout l’inverse des personnages féminins qui offrent à leurs actrices des rôles forts et émouvants (je pense notamment à l’actrice principale de la Vierge mise à nu par ses prétendants, avec la regrettée Lee Eun-ju).
    Mon film préféré de Hong à ce jour est Matins calmes à Séoul (2011), que je n’avais guère aimé pourtant à la première vision. Hong est un réalisateur qui s’apprécie davantage avec le temps, je l’ai longtemps trouvé sympathique mais sans plus, le cantonnant à tort à un réalisateur de « marivaudage » comme tu l’as énoncé. J’espère toutefois que Le Jour d’après n’est pas le début d’une forme de déclin, où pour la première fois, ce fameux marivaudage m’a semblé trop forcé par à-coups et où le côté improvisé a peut-être commencé à montrer ses limites…

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    1. Bonjour K.,

      Je te remercie beaucoup de ces judicieux conseils, et j'essayerai - dans la mesure du possible et en fonction de mes possibilités - d'en tenir compte. Quoi qu'il en soit, mon prochain ne sera certainement pas Le jour d'après, car je risque visiblement de ne plus avoir envie d'y revenir par la suite ;-)

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