mercredi 12 avril 2017

Katalin Varga de Peter Strickland

Katalin Varga de Peter Strickland
Avec Hilda Peter, Norbert Tankó, László Mátray
Roumanie, 2008
Disponible en DVD et VOD


Katalin Varga a eu l’imprudence de se confier à une « amie », qui ne s’est pas gênée de tout rapporter à son époux : il n’est pas le père de son enfant.  Jetée sur le pavé comme une malpropre, montrée du doigt par les villageois, Katalin et son fils Orban se retrouvent bannis du village. En s’engageant sur les routes peu engageantes de Transylvanie, c’est le début d’un périple incertain et non sans risque qui commence. Un périple qui n’est pourtant pas sans but. Pourquoi Katalin veut-elle revenir sur les lieux de son passé, qu'elle avait quittés depuis onze années ?   Parce qu’elle n’a rien oublié et que le moment de régler ses comptes est venu.

Difficile d’en dire plus sans dévoiler l’intrigue, d’autant plus que notre regard sur les personnages change assez radicalement en cours de route, quand on commence à comprendre enfin ce qui est en train de se jouer. Les paysages désolés et sauvages des Carpates se prêtent à merveille à l’ambiance inquiétante et âpre du film, dans lequel la violence peut jaillir brutalement, là où on ne l’attendait pas forcément.  Et le fait qu’elle surgisse le plus souvent hors-champ lui donne d’autant plus d’impact. Un environnement étranger et mystérieux qui arrive aussi à donner au récit un petit côté intemporel et universel.  

Ce premier long métrage du britannique Peter Strickland est une réussite (lorsqu'on prend connaissance des obstacles qu’il a rencontrés pour le financer, il n’en a que plus de mérite) et le fait d'avoir engagé une actrice totalement inconnue, Hilda Peter, se révèle une excellente surprise (tant on ne sait vraiment pas à quoi s’attendre, du moins dans la première partie du film). Et si le sujet n’est au demeurant pas follement original – une énième histoire de vengeance et de rédemption – le traitement l’est nettement plus et mérite vraiment le coup d’œil. Mention spéciale pour tout le travail effectué au niveau du son et des bruitages, qui contribue excellemment à l’atmosphère du film.  

Peter Strickland a depuis lors réalisé deux films : Berberian Sound Studio et The Duke of Burgundy. Son premier film, Katalin Varga, est à mon avis son film le plus réussi à ce jour, même si les deux suivants ne sont pas inintéressants, loin s'en faut (à voir tout de même donc, ne serait-ce que par curiosité). Mais ils sont moins aboutis que celui-ci. Et si je devais chercher un thème central à ses trois films, je pencherais pour ce proverbe bien connu: « il ne faut pas se fier aux apparences ». Vous êtes prévenus.

Katalin Varga a remporté un Ours d'Argent lors du Festival du Film de Berlin 2009.


2 commentaires:

  1. JAMAIS ENTENDU PARLER.
    TANT PIS.
    MAIS TU SEMBLES T'ÊTRE RÉGALÉE.

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    Réponses
    1. J'ai retrouvé un petit carnet dans lequel je notais les films que je voulais voir et je l'ai retrouvé dans la liste, comme quoi cela faisait longtemps que j'avais envie de le voir. Et je n'ai pas été déçue. Peter Strickland est un réalisateur assez surprenant, je trouve en tout cas ses propositions intéressantes.

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