samedi 10 janvier 2015

La Malédiction des hommes-chats de Robert Wise et Gunther von Fritsch

Synopsis

Amy, la fille de Oliver et Alice, est une petite fille solitaire et silencieuse. Au lieu de jouer avec ses amies, elle fuit la réalité et s'enferme dans ses rêves. Grâce à un anneau magique, elle se lie d'amitié avec Irena, le fantôme de la défunte épouse de son père.

Oubliez totalement le titre du film, qui n’a strictement rien à voir avec son contenu, même s’il partage avec lui l’étrangeté du propos. Composé de plusieurs histoires vaguement ébauchées et comprenant de nombreuses ellipses, celles-ci s’entrecroisent et s’entremêlent plus ou moins harmonieusement pour aborder en filigrane la filiation, la solitude, la puissance de l’imaginaire et de l’inconscient.  Un conte onirique pour enfant qui ne tranche jamais clairement sur la nature des événements et qui navigue allégrement entre le merveilleux, le surnaturel et l’imagination fertile d’une petite fille en manque d’amitié.  Un film charmant et agréable à regarder pour la beauté de la photographie et ses jeux d’ombre et de lumière et qui, tout en laissant plusieurs questions en suspens, se terminera in extrémis sur une note optimiste après avoir frôlé la tragédie, et ce grâce à l’innocence et la naïveté de l’enfance. 

Petite anecdote : le réalisateur Robert Wise (West Side Story, La Maison du diable, La Mélodie du bonheur, La Canonnière du Yang-Tse) était à l'époque monteur à la RKO Pictures.  Il deviendra réalisateur "par accident" lorsqu'il sera appelé à la rescousse pour suppléer le réalisateur Gunther von Fritsch sur le plateau du film.  The Curse of the cat people signe donc le tout premier film de la riche filmographie de Robert Wise.





Titre original : The Curse of the cat people
Réalisateurs : Robert Wise et Gunther von Fritsch
Producteur : Val Lewton
Acteurs : Simone Simon, Kent Smith, Jane Randolph, Ann Carter
Origine : États-Unis
Année de production : 1944
Durée : 70 minutes

A découvrir également :

* Hantise de George Cukor (1944)
* Les Grandes espérances de David Lean (1946)
* L'Adieu aux armes de Frank Borzage (1933)


10 commentaires:

  1. c'est vrai qu'avant guerre ils faisaient de drôles de films bizarres même si celui-là est sorti avant la fin du conflit en Amérique je suppose j'aurai aimer lire les critiques de l'époque!

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    1. Ah moi aussi, j'aurais bien aimé lire les critiques de l'époque, et notamment les conditions de sa sortie et le public visé, qui devait tout de même être adulte vu le titre choisit pour les intriguer, tout en faisant référence à la Féline, qui avait eu beaucoup de succès.

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    2. traversay1/10/2015

      Il s'agit du premier film de Robert Wise, appelé à la rescousse pour le reprendre. Une oeuvre typique de la RKO à l'époque, spécialisée dans les Séries B. Et une soi disant suite à La féline, jusqu'à son titre original (The Curse of the Cat People). L'un est un classique (signé d'un maître du genre, Jacques Tourneur), le deuxième, non. De Wise, dans le domaine fantastique, je te conseille Le récupérateur de cadavres et La maison du diable. Bonne soirée, Sentinelle.

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    3. Sans oublier Val Lewton à la production, comme pour les films La Féline (1942), Vaudou (1943) ou L'Homme-léopard (1943).

      Je parlerai sans doute plus longuement dans les mois qui viennent de Jacques Tourneur, car je compte me faire un petit cycle de ce réalisateur cette année, en revoyant notamment certains films.

      Quant à Robert Wise, Le récupérateur de cadavres est sur ma liste depuis pas mal de temps. La maison du diable est un petit bijou. Je l'ai vu la toute première fois en étant enfant et il m'avait fort impressionnée, au point où j'en avais fait des cauchemars. Ce film a donc une place très particulière en ce qui me concerne, tant il m'avait marquée enfant. Et je l'ai revu ensuite avec toujours autant de bonheur, mais en étant tout de même moins impressionnable. Je le reverrai d'ailleurs avec plaisir, car cela fait un petit temps que je ne l'ai plus vu maintenant.

      Je te souhaite également une bonne soirée.

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  2. Minnelli évoque avec son brio coutumier Lewton et Tourneur dans Les Ensorcelés ; le grand Robert Wise, formé auprès de Welles (d'où l'importance accordée au son), spécialiste des fins douces-amères, signa aussi un autre conte de fées pour adultes, le déchirant et méconnu Audrey Rose, que je vous invite à (re)découvrir ici :
    http://lemiroirdesfantomes.blogspot.fr/2014/07/audrey-rose-lautre.html?view=magazine
    Bonne journée, Véronique.

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  3. Bonjour Jean-Pascal et merci pour le lien.

    J'ai vu Audrey Rose il y a maintenant bien longtemps, un petit rafraichissement de la mémoire serait le bienvenu ;-) Mais je me souviens de l'avoir bien aimé à l'époque.

    Très bonne journée à toi également !

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  4. Je suis bien d'accord avec cette lecture. Cette "malédiction" est un film très charmant et vaut mieux que le dédain suscité par la comparaison avec le chef d'œuvre de Tourneur. Bonne journée.

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    1. Un film très charmant et une photographie très belle qui m'a totalement séduite. Tu évoques le film Les Ensorcelés de Tourneur, évoqué par Jean-Pascal ? Cela tombe bien car je ne l'ai pas encore vu, bref je le note.

      Très bonne journée et bienvenue sur ce blog Princécranoir :-)

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    2. En fait j'évoque plutôt "la féline". "Les ensorcelés" est un autre chef d'œuvre à voir absolument (dans lequel Kirk Douglas joue un producteur très inspiré de Val Lewton) mais il est signé Minnelli. Bon visionnage.

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    3. Ah d'accord, merci de cette précision. J'aime beaucoup en plus Kirk Douglas, qui avait livré une belle prestation dans La Vie passionnée de Vincent van Gogh, du même Minnelli.
      Et je compte bien revoir La féline de Tourneur. Bref, deux films à voir !

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