samedi 17 mai 2014

Une peinture en passant, Le massacre des innocents de Pieter Bruegel

Le massacre des innocents de Pieter Bruegel, vers 1566
Huile sur bois de chêne, 108 * 160 cm
Vienne, Kunsthistorisches Museum Wien

Détail du tableau

Pieter Bruegel (Bruegel vers 1525 - Bruxelles 1569) avait une quarantaine d’années lorsque le duc d’Albe arriva à la tête de ses troupes à Bruxelles. Envoyé par le roi d’Espagne Philippe II, dont l’empire comprenait les provinces des Pays-Bas, il était chargé de convertir par la force plusieurs milliers de protestants et autres hérétiques, ou à défaut de les condamner à mort en faisant tomber leur tête. Il doit réprimer également les velléités d'indépendance exacerbées par les dissensions religieuses en supprimant les libertés, en remplaçant les fonctionnaires locaux et en terrorisant la population. La révolte et la guerre qui en résultera durera 80 ans et se soldera pas la division des provinces en deux blocs : la future Belgique catholique au Sud et les Pays-Bas protestants au Nord. 

Pieter Bruegel a vécu ces événements de très près. En représentant des scènes bibliques comme « Le massacre des innocents » (assassinat de tous les enfants mâles de Bethléem à la demande du roi Hérode), il transfère les événements de jadis à l’actualité de son époque, dans un village flamand. Un groupe de cavaliers en armure surveille le massacre. Le cavalier en noir et à la longue barbe blanche, qui occupe la place centrale du tableau, n’est autre qu’une allusion au Duc d’Albe, appelé aussi « le Noir », en raison de la noirceur de ses habits et de son âme. Les lances tenues à la verticale étaient également l’une des caractéristiques des troupes espagnoles. Le Duc d'Albe, Ferdinand Alvare de Tolède, "quittera le pays au bout de sept ans, après l'avoir hérissé de forteresses et inondé de sang, laissant la réputation d'un grand capitaine, mais d'un homme impitoyable" (Wikipédia). 

Source :













Tout l’œuvre peint de Bruegel, aux Editions Taschen, 1994

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