vendredi 28 mars 2014

Les veuves du jeudi de Claudia Piñeiro (roman)

Quatrième de couverture

Au-delà des grillages et des barrières de sécurité se cache un écrin de verdure à la périphérie de Buenos Aires ; un havre de paix pour gentlemen, à l'abri du tumulte d'une capitale grouillante et tentaculaire. Ici, on est entre gens de bonne compagnie. Une poignée d'amis se réunissent chaque semaine, loin des regards, pour discuter entre hommes. Les épouses, exclues de ces soirées, s'appellent avec humour "les veuves du jeudi". Un veuvage somme toute agréable, jusqu'à ce funeste jour de la fin septembre 2001 où la plaisanterie s'avère prémonitoire : les hommes sont retrouvés électrocutés au fond d'une piscine. L'attitude du seul rescapé laisse à penser que ce pourrait ne pas être le tragique accident qu'il y paraît. Derrière les façades clinquantes on découvre les grands secrets et les petites misères de ces nantis. 


Ce roman aborde avec beaucoup d’acidité et de noirceurs les effets dévastateurs de néolibéralisme et les conséquences de la crise économique argentine dans les rapports sociaux et familiaux d’une petite minorité de nantis vivant dans un même « country ». Si j’ai apprécié ce regard sans complaisance de l’auteur sur ce phénomène de société (un country est un ghetto de luxe au territoire clôturé, protégé par des gardiens armés et réservé exclusivement aux riches argentins), j’ai eu plus de mal avec le traitement des personnages, utilisés essentiellement comme  instruments narratifs au service d’une cause, à savoir celle de démontrer la déliquescence d’une bourgeoisie affairiste en perdition. Au point où j’ai eu des réelles difficultés à distinguer les personnages du roman, l’alternance de la narration contribuant à la confusion.

A défaut de toucher véritablement, ce roman constitue une critique virulente d’une minorité bourgeoise vide et creuse, matérialiste et soucieuse des apparences, dénuée de scrupules tout en étant incapable de se remettre en question.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire