samedi 9 novembre 2013

La maison des chagrins de Víctor Del Árbol



Quatrième de couverture

Eduardo tente de survivre dans un appartement sans âme, grâce à l'alcool et aux psychotropes que lui prescrit la psychiatre chargée de sa réinsertion. Il vient de purger une peine de prison pour le meurtre du chauffard qui a tué sa femme et sa fille, voilà quatorze ans. Peintre autrefois coté, il gagne sa vie en exécutant à la chaîne des portraits anonymes que sa galeriste place dans les grandes surfaces. Un jour, celle-ci lui transmet une bien étrange commande : une célèbre violoniste lui demande de réaliser le portrait de l'homme qui a tué son fils. Elle veut pouvoir déchiffrer sous les traits de l'homme les caractéristiques de l'assassin. Unis dans la même douleur, la commanditaire et l'artiste ouvrent bientôt la boîte de Pandore, déchaînant tous les démons qui s'y trouvaient enfouis.

J’avais déjà bien aimé le précédent roman de Víctor Del Árbol, à savoir La tristesse du samouraï. J’attendais donc son deuxième opus avec impatience et je ne fus pas déçue tant que je le trouve plus abouti que ce premier roman, mieux construit, plus solide sur ses fondations.

Et déjà un thème récurrent dans sa toute jeune oeuvre : celui de la vengeance, de l’enfance trahie et des cicatrices indélébiles qui vous poursuivent toute votre vie durant. Cicatrices qui ne sont que des stigmates de la défaite, des luttes et de la violence subie. L’adulte n’est jamais protecteur, le père et l’époux souvent absents, défaillants, manquants.

Un roman d’une grande noirceur, qui prend son temps, aux multiples ramifications qui finissent toujours par se rejoindre, s’embrancher, se confondre. Un roman fortement ramassé, qui tourne sur lui-même, qui boucle la boucle et qui rassemble tous les protagonistes à un moment donné de leur histoire. Il faut s’accrocher, ne pas perdre le fil, renouer tous les liens patiemment au gré des rebondissements et des découvertes. Un roman sombre, touffu, exigeant. Personne n’est jamais ce qu’il semble être et chacun cache en définitive un monstre en soi qui répond par la violence aux cicatrices du passé.


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