lundi 16 août 2010

Un brin de verdure de Barbara Pym

Quatrième de couverture

Avec la discrète Barbara Pym, nous voici au cœur de l'Angleterre : villages écologiques, églises anglicanes hantées par de ténébreux pasteurs à marier et par de malicieuses bigotes, ventes de charité où l'on papote et l'on médit et l'on s'épie, salons de thé, bibliothèques, associations universitaires. Et sur tout le monde, la romancière jette un regard ironique et faussement naïf qui ébranle soigneusement les valeurs les plus solides d'une société sclérosée, un regard impitoyable : celui d'une ethnologue.

Des dialogues sans arrêt, très britanniques, l'air de ne pas y toucher. Barbara Pym a une prédilection pour le petit fait vrai.

Cette présentation de l’éditeur touche à l’essentiel de l’écriture de Barbara Pym : humour subtil et finesse psychologique dans les descriptions des personnages qui se dévoilent au détour d’une pensée ou d’un comportement qui pourraient relever de l’anecdotique s’ils ne démasquaient l’abîme existant entre les apparences souvent trompeuses et les révélations les plus intimes. J’ai beaucoup aimé sa manière de disséquer les petits faits et gestes d’une modeste communauté, de révéler les petites lâchetés, jalousies, rivalités mais aussi rêves enfouis des protagonistes. Et si Barbara Pym a une plume affuté pour dépecer les pensées de tout à chacun, ce n’est jamais sans se démunir d’une certaine bienveillance et sympathie envers ses personnages.

Un très agréable roman qui n’a peut-être pas la prétention de faire partie des meilleurs romans de Barbara Pym mais qui constitue une entrée en matière des plus prometteuses.


[p. 82] Elle était « bien fichue », pensa Emma, et elle avait manifestement été belle – mais le ver était dans le fruit, bien que ce ne fût pas une chose à dire au cours d’un apéritif. C’était certainement le mot « fleur » qui l’avait fait songer au fruit et au ver…

[p. 103 - à l’occasion de la fête des fleurs] « J’aime bien regarder les dames faire des bouquets », dit Adam. « C’était l’un des aspects de mon métier qui me plaisaient le plus ». Tom trouva que c’était une manière inhabituelle de considérer les devoirs d’un pasteur de village, mais il ne fit pas de commentaire.


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