lundi 14 septembre 2009

La Conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole

Ecrit dans les années 60, « La Conjuration des imbéciles » est le chef-d’oeuvre de John Kennedy Toole, un roman humoristique qui ne sera jamais publié de son vivant, un cuisant échec qui finira par conduire l’auteur à se suicider à l’âge de 32 ans (nous sommes en 1969). Il faudra encore attendre plusieurs années et les efforts acharnés de sa mère pour le faire publier dans les années 80, date à partir de laquelle il connaîtra un succès retentissant qui aboutira à l’obtention du prix Pulitzer en 1981 à titre posthume. Devenu depuis un classique de la littérature humoristique américaine, ce livre demeure un des livres majeurs de la littérature du Sud des Etats-Unis, le roman se situant à la Nouvelle-Orléans, lieu de naissance de l’auteur.

Nous sommes donc à La Nouvelle-Orléans dans les années soixante. Ignatius J. Reilly, étudiant en littérature médiévale, est un jeune homme de 30 ans aussi intelligent et cultivé qu’il est égocentrique, hypocondriaque, arrogant, boursouflé de sa suffisance et paranoïaque à ses heures. Il vit avec sa mère arthritique et alcoolique dans la mesure où il est bien incapable de se prendre en charge, aussi inadapté socialement que professionnellement, son mépris à l’égard de ses contemporains et des valeurs véhiculées par son époque ne lui apportant aucun aide à son intégration. Ignatius J. Reilly présente aussi un handicap majeur à son insertion sociale : outre une obésité de taille, son anneau pylorique se ferme à la moindre contrariété, entraînant de nombreux désagréments dans sa vie quotidienne. Mais lorsque sa mère se voit contrainte de rembourser les dégâts occasionnés par un accident de voiture dont elle est seule responsable, son fils Ignatius J. Reilly se voit obligé à son tour d’abandonner l’écriture de son autobiographe dans les cahiers « Big Chief » pour aller trouver du travail…

Ce roman est un ovni littéraire ! Humour déjanté, critique au vitriol de la société américaine, situations pittoresques et personnages haut en couleurs, ce récit a vraiment été une totale surprise pour moi. Impossible à résumer tellement les situations absurdes et décalées se suivent et ne se ressemblent pas, je ne peux que vous conseiller de lire ce récit délirant et jubilatoire à la fois.

Un conseil : ne lisez pas ce roman d’une traite au risque de vous lasser du procédé. « La Conjuration des imbéciles » se lit par petites touches, il faut le voir comme des petites scénettes aussi drôles qu’originales qui ne peuvent se savourer pleinement qu’à petites doses pour ne pas frôler l’indigestion.

A la lecture de ce récit, on ne peut s’empêcher de se demander ce que nous avons perdu à la mort du John Kennedy Toole, un grand auteur qui aurait laissé sans aucun doute d’autres œuvres aussi impérissables que celle-ci.


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